Les mots s’envolent dans le vent

Depuis quelques années, j’ai pris l’habitude d’écrire. Au début, c’était écrire pour raconter mes journée, un peu à l’image d’un journal intime dans le but de me souvenir de ma vie par la suite. 

Quand j’ai commencé il y avait une sorte de pudeur. C’était un exercice difficile pour moi, et il était impossible d’envisager de me relire. Lorsque j’écrivais, je riais parfois de moi-même, me disant que si quelqu’un lisait après moi, il ne comprendrait rien, ou bien il aurait l’impression de lire une histoire d’une petite fille de 7 ans. J’y ai même pris l’habitude de marquer mes rêves, le matin, pour me souvenir et regarder dans quelles mesures ils pouvaient se concrétiser. 

C’est arrivé une fois, qu’un événement important arrive dans ma vie, et d’être figée réalisant que j’avais rêvé de cette scène quelques temps avant. En relisant mon carnet, il s’est avéré que j’avais bien rêvé d’une scène similaire quelques semaines auparavant. Je n’ai jamais envisagé montré ce que j’écrivais. Peut-être que ma famille a pu lire mes carnets qui trainaient, à mon insu. Il est arrivé que je lise certains passages à des proches à certains moments de ma vie comme une porte ouverte sur mon coeur, pour partager ce que j’étais incapable d’exprimer autrement.

J’ai commencé à écrire il y a 6 ans de ça maintenant. Ça ne me parait pas si loin que ça pourtant. Je n’écris pas forcément tous les jours, je dirais que c’est par phase. Ces temps-ci je n’écris plus, comme si le besoin était passé, comme si je me trouvais dans une phase où je vis simplement, sans besoin d’extérioriser ou de conscientiser ce qu’il se passe intérieurement. L’écriture a été salvatrice pour moi à plusieurs moments dans ma vie. Avant de commencer, je me considérais comme quelqu’un peu douée pour cet exercice, cela me paraissait fastidieux d’aligner des mots pour exprimer une pensée, et encore plus d’organiser des pensées.

J’ai donc commencé à écrire simplement dans l’optique de narrer mes journées, de me faire une rétrospective des événements pour m’en souvenir. Peut-être après la première année, j’ai relu quelques passages. Je ne pourrais pas dire pour quelle raison, je sais seulement que cela était inconfortable de me lancer dans cet exercice, et de me regarder en face. Car c’est ce que je ressentais. Lire mes propres mots étaient comme si je devais me regarder dans le miroir et maintenir le regard face à moi-même. Ne pas dévier le regard, maintenir les yeux, affronter mon propre jugement.

Bien qu’il est été inconfortable, cet exercice a été salvateur. Car avec le recul du temps, ou peut-être simplement par une prise de conscience, lire mes écrits m’a aidé à porter un regard nouveau sur ce que j’écrivais, et sur ce que je produisais en général. Me replonger dans mes propres mots m’a fait voyagé dans mon passé, dans mes états d’âmes, dans des situations qui me paraissaient dorénavant lointaines. Cette relecture m’a aidée à lâcher le jugement que je me portais à chaque mot que j’opérais, et petit à petit avec le temps, mon écriture s’est fluidifiée alors même que c’était un exercice vraiment challengeant au départ. 

Puis l’écriture est devenue thérapeutique. Face à des situations complexes et douloureuses, l’écriture a été un exutoire, une thérapie grâce à laquelle ce qui me paraissait inavouable pouvait s’exprimer d’une certaine manière, un endroit où le nuage de mes pensées pouvait s’éclaircir et s’ordonner. L’écriture a été une safe place pour apaiser mon mental et démêler mes pensées. Parfois je ne savais pas quoi écrire, et petit à petit dans la fluidité de l’exercice, dans le flow des mots, mon âme s’exprimait, et la raison de mes douleurs apparaissaient noir sur blanc.

L’écriture a été et est encore aujourd’hui un outil fabuleux pour moi pour me comprendre. Aujourd’hui, elle est comme un élan pour m’exprimer non plus face à moi même mais face au autres. Dire que ce n’est pas challengeant serait mentir, mais c’est comme si cela représentait la prochaine étape. Je n’ai aucune idée où ce chemin pourrait me mener. Peut-être que ce sera une nouvelle forme de thérapie pour moi, peut-être ce sera une source d’aide et de réconfort pour vous, ou peut-être encore cela deviendra quelque chose que mon moi d’aujourd’hui ne peut concevoir. J’ai envie de franchir ce cap, d’ouvrir les portes de mon monde intérieur, pour laisser entrer la lumière, arrêter de me cacher derrière moi-même et peut-être, ou plutôt certainement que ce petit pas aujourd’hui sera décisif pour la suite. 

Depuis plusieurs mois, je me sens profondément heureuse. Non pas heureuse, où aucun nuage ne passe au dessus de ma tête, mais heureuse avec la sensation que mon âme trouve son chemin, ou plutôt que je trouve le chemin pour rejoindre mon âme, et être alignée avec elle. Et lorsque les nuages passent au dessus de ma tête, ils me donnent envie de danser sous la pluie. Étant Normande, les nuages ont pour moi une forme de douceur que j’apprécie. 

Dans ce nouveau format d’écriture, j’ai envie de partager mon histoire, mes moments de vie, mes opinions, mes émotions, mon amour pour l’art et mon travail en tant que créatrice, mon parcours, mes doutes. Peut-être pourrais-je vous aider également, peut-être pourrais-je vous inspirer ou qui sait, vous divertir ? Nous verrons. Ce que je souhaite aujourd’hui, c’est de m’exprimer à coeur ouvert sous un nouveau format. 

Je vous souhaite à tous bienvenue, et vous remercie pour votre lecture. Au plaisir d’échanger avec vous. 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *